Si la dyslexie, la dyscalculie sont souvent sous les feux des projecteurs, la dyspraxie demeure méconnue alors qu’elle est la source de nombreuses difficultés, et situations d’échecs scolaires ou professionnels.
Alors, commençons par le commencement :
DYS = Trouble d’apprentissage
PRAXIE : Mouvements coordonnés dans un but précis.
Il existe différentes formes de dyspraxie, mais elles ont souvent en commun le manque de coordination et le manque de précision dans le mouvement. Le Doct Mazeau la définit ainsi : » pathologie de la conception, de la programation, de la réalisation des gestes culturels appris » et ajoute que c’est lié à un dysfonctionnement cérébral.
J’ai rencontré Joshua, 11 ans qui souffre de DYSPRAXIE VISUO SPATIALE. Cette dyspraxie va particulièrement agir sur les gestes de la main, des yeux, de l’organisation dans l’espace. Je vais insister sur ce point : vous avez 11 ans, vous êtes scolarisés, et cette dyspraxie va donc toucher :
* Les gestes de la main : zut, je dois écrire toute la journée
* Les yeux : ah ben mince, je dois lire et écrire
* L’organisation dans l’espace : et cela se complique, car je dois organiser mes cahiers, apprendre la géométrie, regarder des cartes de France et d’ailleurs en couleurs…. mais en prime, je lis sur un tableau (dans l’espace), sur un cahier (dans l’espace) etc…
Vous comprenez alors à quel point l’école se transforme en calvaire pour ces enfants, et pour Joshua. Le plus difficile réside sans doute dans le fait que, pour le moment, l’Education Nationale ne lui propose aucune solution d’accompagnement. Vous pouvez en déduire aisément la « souffrance vécue par l’enfant » et ce qu’elle peut générer comme comportements au quotidien. A l’école. Joshua est arrivé à un stade où ses parents envisagent la déscolarisation au profit d’un enseignement à distance afin d’arrêter « cette torture ».
ALORS, EN QUOI LA KINESIOLOGIE , ET PLUS PARTICULIEREMENT, L’ADAPTOGENESE PEUT ELLE AIDER ?
Je voudrais vous parler d’abord de ma rencontre avec Joshua. J’ai été interpellé par l’intelligence, le sens de l’humour, la vivacité de ce p’tit bonhomme…. Et c’est important que je vous en parle ! Comprenez que si le dyspraxique visuo spatial peut avoir des difficultés à apprendre une leçon projetée au tableau, il n’en aurait aucune si il utilisait uniquement ses oreilles ! Si apprendre le vocabulaire est difficile en le lisant, il pourrait parfaitement l’assimiler en épelant chaque mot !
Comme avec chaque client, j’ai demandé à Joshua de définir un objectif pour chacune de ses séances. Son souhait premier était d’avoir moins de difficultés à l’école…
Le travail avec le test musculaire m’a permis d’identifier les besoins du corps pour répondre à son objectif. Le premier protocole pratiqué concernait le Réflexe Optocinétique. Dit comme çà, cela fait un peu pompeux mais autorisez moi à vous expliquer ce que c’est ( je prends pour se faire une définition par le site neurophysiologie.be qui me semble explicite) : « Le réflexe optocinétique. Tout mouvement de la tête non parfaitement compensé par une phase lente d’origine vestibulaire provoque un glissement de l’image rétinienne de l’ensemble du champ visuel. » Vous comprenez ? En dégrossi, lorsque je bouge la tête (pour lire au tableau par exemple), l’image bouge….
Je ne vais pas vous faire ici un cours détaillé sur le travail réalisé avec Joshua mais vous dire que nous avons travaillé sur certains réflexes, sur le centrage, mais aussi sur l’angoisse et le stress provoqués par sa dyspraxie. Je souhaite surtout vous montrez les résultats.
D’abord, et puisqu’il m’y autorise, ses mots après la première séance de kinésiologie : « j’ai l’impression que tu as enlevé la poussière qui était sur mon corps ». Oui, oui, j’avoue immédiatement ma fierté et mon bonheur à ses mots. J’ai alors eu la bonne idée de proposer un pacte à Joshua, qu’il a accepté. Après chaque séance, il devait me faire un dessin ou une petite carte. C’était pour moi une façon de lui faire prendre conscience de ses progrès. Voici son premier dessin :
Qu’un enfant m’écrive qu’il est SUPER HEUREUX…c’est Waouh !!!!
Nous avons tisser une relation de confiance et avons pu travailler sur des sujets comme l’angoisse, le stress, mais aussi la confiance en lui, car pour les DYS, la confiance en soi est mise à rude épreuve !
Voici une petite carte, qu’il m’a adressé après SA SECONDE SÉANCE, alors qu’il était en vacances :
On mesure déjà ses progrès, mais le discours aussi de sa maman est encourageant ! Il ne pique plus de crise, il arrive à se concentrer..il est plus détendu.
Voici maintenant le résultat après 3 SÉANCES SEULEMENT DE KINESIOLOGIE:
Vous aussi vous avez poussé un Wouah admiratif ? !!! Je suis fière de Joshua, mais fière aussi de continuer à développer mon savoir en Adaptogénèse ( au passage, Merci Francis Vieules pour cette incroyable technique! ).
Pour finir cet article, je dois vous dire que j’ai eu quelques nouvelles de Joshua par sa maman.
D’abord, il est retourné au collège ! Pas de déscolarisation, et donc pas de risque de désocialisation…C’est une super nouvelle !
Ensuite ses professeurs remarquent un comportement plus adapté (même si il n’oublie pas de faire quelques sottises ici ou là), plus de crise de colère !
Je voudrais remercier ici, Joshua bien sur, et sa maman, pour la confiance qu’ils m’ont accordé. J’ai découvert toute la difficulté des enfants DYS, mais aussi de leurs parents qui se battent sans relâche pour aider leurs enfants et trouver des solutions. J’en profite pour vous transmettre ici les coordonnées de la plate-forme DYSPRAXIATHECA; DYSPRAXIATHECA est la première plateforme européenne de ressources adaptées aux élèves dyspraxiques et à leurs accompagnants, en anglais, français, grec, italien et portugais.
Elle a pour objectifs, non seulement d’améliorer l’accès, la participation et les performances des élèves dyspraxiques, de 6 à16 ans, au sein du système éducatif, mais aussi de les aider à gagner en autonomie dans les actes de la vie quotidienne.
https://www.dyspraxiatheca.eu/fr/project
J’espère que cet article pourra encourager, aider parents et enfants et surtout leur donnera de l’espoir. Savez vous que Albert Einstein était dyspraxique ?